Bigu Gompa après le séisme

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Bigu Gompa

Bigu se situe à 2560 mètres d’altitude, au nord-est de Katmandou, à proximité de la frontière tibétaine. Dans le district de Dolakha, il est à la limite du Sindhulpalchowk. Ces deux districts font partie de ceux qui ont été les plus touchés par le tremblement de terre et les nombreuses répliques. 90% des constructions sont détruites dans ce secteur.
La zone est difficile d’accès. De Barhabise, sur la route Katmandou-Lhassa, il faut marcher 3 jours environ. Avant le séisme, une mauvaise piste permettait au 4*4 de passer le Tinsang La à 3320 mètres d’altitude et de rejoindre Bigu Gompa. La piste est maintenant impraticable. Il en est de même de celle qui rejoint Singati à l’est.
Cette région est à l’écart des circuits touristiques du Langtang à l’ouest et de l’Everest et du Rolwaling à l’est.
Situation Bigu Gompa
Le monastère a été créé en 1934 juste après le tremblement de terre qui a frappé le Népal cette année là. C’est un monastère bouddhiste. 80 nonnes y vivent dont une vingtaine d’enfants et de jeunes nonnes. Ces dernières suivent des cours. Des nouvelles classes et une bibliothèque avaient été construites juste avant le tremblement de terre.


Sommaire

1 – Le 25 avril 2015

2 – Les 4 jours passés à Bigu Gompa

3 – L’aide d’urgence

4 – La reconstruction

Fin de la page


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Le 25 avril 2015

Népal-2015 -2Ce matin, en quittant Bulung, la journée s’annonce maussade. Le temps gris dès le matin n’est jamais de bon augure au Népal. La montagne sous la pluie, sans voir le paysage perd beaucoup de son intérêt. Pourtant, la moyenne montagne où nous nous trouvons maintenant ne manque pas d’attraits. Les pentes sont couvertes de cultures en terrasse. Les jaunes des blés presque mûrs côtoient les verts tendres des autres cultures. Des petites maisons avec leurs toits de pierre, de tôle bleue ou rouge complètent le paysage.
La contrepartie de ce paysage humanisé est qu’il est plus difficile de trouver sa direction au milieu de tous les chemins qui sillonnent la campagne. Nous nous trompons à plusieurs reprises, rebroussons chemin avant finalement d’arriver à Chullanka pour déjeuner.
Après Chullanka, nouvelle hésitation : prendre le pont suspendu et un chemin au pied de pentes abruptes ou continuer sur la piste.
Je patiente sur une pierre, attendant des népalais qui viennent dans l’autre sens. J’ai soudain l’impression que la pierre vibre. Je pense d’abord que cette sensation provient de la jeep arrêtée en contrebas qui redémarre.
Et puis la vibration fait place à un énorme grondement. La terre bouge. Je crie « Earthquake » à Chris. Des énormes rochers dévalent la montagne dans un bruit sourd.
En quelques secondes, la tranquille campagne népalaise devient un enfer.
Nous sommes heureusement dans un endroit non exposé mais la suite du parcours passe justement sous les pentes d’où les rochers ont dévalé.
Nous patientons un moment. La montagne hoquète avec à chaque fois de nouveaux effondrements. Puis, cela semble progressivement se calmer. Nous décidons de traverser la zone exposée.
Les premières maisons rencontrées ont l’air de tenir debout. Puis, nous commençons à en trouver certaines effondrées.

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Premières maisons effondrées à Loting

À Loting, le lodge n’a plus l’air d’être ouvert. Il est encore tôt et nous poursuivons. Des rochers sur la piste, des éboulements témoignent de la force de la secousse.

Glissements de terrain et éboulements sur la piste
Glissements de terrain et éboulements sur la piste

Dans la montée vers Bigu Gompa, la situation empire. Des chortens sont détruits mais aussi beaucoup plus de maisons sont effondrées. Déjà, les népalais s’activent à construire des abris de fortune pour passer la nuit. Pas de cris, pas de pleurs, simplement la fatalité et un instinct de survie.
Nous finissons par arriver à Bigu Gompa. C’est notre objectif. Nous pensons qu’il vaut mieux être au sein d’un monastère qu’à la charge d’une famille népalaise.

Le monastère de Bigu Gompa à notre arrivée
Le monastère de Bigu Gompa à notre arrivée

Le monastère est fissuré mais encore debout. Les cellules des nonnes sont écroulées. Les cuisines sont encore intactes et fort heureusement, il n’y a pas de victimes à déplorer.

Il y a une soixantaine de nonnes actuellement de tous âges. La plus jeune a juste 6 ans.
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Nous sommes bien accueillis. Deux bouches de plus à nourrir, cela devrait être gérable.
La terre continue de bouger, nous précipitant à chaque fois à l’extérieur ; mais finalement, ce soir là, le repas est préparé dans les cuisines. Nous mangeons du riz avec des légumes puis, avec l’ensemble des nonnes, nous dormons sous l’auvent de l’école encore debout.

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Les 4 jours passés à Bigu Gompa

Première journée à Bigu Gompa
La vie s’organise. Le matin, la puja (cérémonie de prières) a lieu devant les cuisines. Les nonnes chantent, à peine troublées par quelques légères secousses.
Nous aidons les nonnes à déblayer leurs cellules pour retrouver leurs effets personnels.

Recherches dans les décombres des chambres des nonnes
Recherches dans les décombres des chambres des nonnes

Après le repas, nous reprenons notre travail. Et, soudain, un énorme bruit retentit. La terre tremble tellement que nous sommes projetés à terre. Du haut de la montagne, les rochers déboulent. Le monastère, déjà fissuré, s’écroule dans un nuage de poussière. Les derniers bâtiments encore debout se fissurent.

Le monastère après la réplique du 26 avril
Le monastère après la réplique du 26 avril

Dans cet enfer, nous nous replions sur les terrasses en contrebas. Les nonnes, groupées chantent des prières. La montagne, elle, continue à déverser des rochers.
Cette violente réplique a pratiquement anéanti le monastère. Il faut s’organiser. Des abris de fortune sont construits à la hâte sur les terrasses. Nous dormons sous la tente avec Chris.

Deuxième journée à Bigu Gompa
Nous sommes comme sur une île isolée. Heureusement, j’ai miraculeusement pu appeler la France avant la deuxième secousse et l’appareil satellite de Chris permet d’avoir un lien ténu avec le monde extérieur. Bigu Gompa est à 2500 mètres d’altitude, près de la frontière chinoise. Il faut 2 jours de marche pour le rejoindre depuis Barhabise.
Sans secours extérieur, il faut s’organiser. Plus aucun bâtiment n’est suffisamment sûr pour résister à une troisième réplique. Nous aidons à déménager les vivres. La cuisine est installée dans un abri de tôle rapidement construit.

La nouvelle cuisine
La nouvelle cuisine

Les nonnes dormiront dans un long campement recouvert de bâches plastiques.

Le campement des nonnes
Le campement des nonnes

Nous installons un point d’eau à proximité des cuisines. À la fin de cette deuxième journée, la cuisine, le campement des nonnes sont en place.
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Troisième journée à Bigu Gompa
Toujours aussi peu d’informations du reste du Népal ; il n’y a pas de réseau, pas de radio. Toujours aucun signe de l’extérieur, pas la moindre intervention, aucun secours. Et la terre continue de trembler. Ce ne sont que des légères secousses ou comme cette nuit, une réplique plus violente. Dans la nuit, des glissements de terrain continuent de se produire dans de sourds grondements.
Maintenant que l’urgent est en place, il ne reste plus qu’à attendre. Nous bricolons, améliorons l’existant. Mais il n’y a pas grand chose à faire.

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La journée s’écoule sur un rythme lent : le petit déjeuner, le thé vers 10 heures, le déjeuner un peu après 11 heures. Aujourd’hui, Chris fête ses 29 ans. Un mini-Snicker améliore son repas.
Pour ne rien arranger, le temps est gris pour la quatrième journée consécutive.

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Cette après-midi, des trombes d’eau s’abattent sur Bigu Gompa. Les conditions de vie des nonnes sont encore plus difficiles et cela ne va pas améliorer l’état des pistes et chemins. Les pentes sont déjà très instables.
Nous sommes quand même certainement mieux ici que dans une petite ville en partie détruite. Les nonnes nous ont plutôt à la bonne. Nous sommes généreusement servis et elles essayent de nous préparer des plats moins épicés.

Quatrième journée à Bigu Gompa
Il a plu une bonne partie de la nuit. Plutôt que d’être mouillés dans la sommaire tente de Chris, nous préférons dormir sous l’auvent encore debout de l’école. Par précaution, je m’installe en partie sous une table. Encore quelques secousses se produisent dans la nuit mais rien de bien violent, pas même de quoi nous précipiter dehors. Toujours aussi, ces glissements de terrain qui nous réveillent.
C’est décidé, demain, je prends le chemin de Katmandou. J’achète de quoi grignoter ne sachant pas dans quel état seront les villages traversés. Les informations concernant Barhabise ne sont guère optimistes : pont détruit, glissements de terrain…
Nous essayons avec Chris de récupérer des panneaux solaires parmi les décombres afin de remettre un peu d’électricité. Une nouvelle fois, les trombes d’eau nous font arrêter notre travail. Il ne reste plus qu’à laisser s’écouler le reste de la journée.

C’est le temps des au revoir. Nous avons passé quatre jours à Bigu Gompa. Cela crée des liens. Les nonnes nous offrent des biscuits, le thé. En fait, elles passent plus de temps à manger qu’à prier et nous aussi par la même occasion.

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Je promets d’essayer de les aider en sensibilisant des associations sur le sort de ces 80 nonnes perdues à 2500 mètres d’altitude dans les montagnes népalaises.
C’est reparti. La nuit a été plus calme que les précédentes malgré toujours quelques secousses et quelques glissements de terrain.
Cela laisse une impression bizarre de remarcher à nouveau. En plus, ce côté du col de Tinsang La est peu peuplé. Du coup, nous passons devant moins de maisons écroulées. Nous retrouvons les rhododendrons en fleur, au loin les cultures en terrasse, comme si rien n’avait changé. Mais les glissements de terrain, les rochers sur le chemin nous ramènent à la triste réalité. Certaines parties sont un peu périlleuses mais cela passe.
Barhabise, Singati : nous avons longtemps hésité entre les deux options. Barhabise à l’ouest est la plus directe sur la route de Katmandou. De là, par la route qui relie le Népal et le Tibet, il n’y a, en temps normal que 3 heures de bus. Mais les informations que nous avons sur Barhabise, proche de l’épicentre du séisme, sont mauvaises. La ville serait détruite, il n’y aurait plus de pont pour traverser la rivière…
Singati est plus proche à pied mais, c’est ensuite un long détour pour rejoindre Katmandou.
Finalement, nous optons pour la solution la plus directe. Nous ne sommes pas les seuls à hésiter. Un peu avant d’attaquer la montée vers le col de Tinsang La, nous rencontrons des népalais qui vont aussi à Katmandou mais préfèrent aller direction Singati. Sagement, nous rebroussons chemin et nous joignons à eux.
En redescendant, nous trouvons d’autres népalais qui eux vont vers Barhabise. Conciliabules et finalement tout le groupe part vers Singati.
C’est la journée des départs vers Katmandou puisque nous rencontrons un autre groupe plus bas qui lui monte vers le Tinsang La. La majorité a changé de camp. Nous repartons à nouveau dans l’autre sens direction Barhabise.
De l’autre côté du col, la zone est plus habitée et le spectacle est désolant. Pratiquement toutes les habitations sont soit effondrées soit endommagées. À côté de chacune, les népalais s’abritent sous des campements de bâches plastiques.

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Maisons écroulées après le Tinsang La

À 3 heures de marche de Barhabise, nous arrivons à un lodge de construction récente et peu endommagé. Ne connaissant pas la situation à Barhabise, nous préférons jouer la sécurité. Ici, nous aurons le gîte et le couvert et nous verrons bien demain.
La nuit a été troublée par trois secousses. Or, pour la première fois depuis le séisme, nous avons dormi à l’intérieur d’un bâtiment. Du coup, l’inquiétude était plus grande à chacune d’entre elles.
Nous poursuivons notre descente vers Barhabise. Les sourires des enfants qui nous saluent les mains jointes avec le traditionnel « Namaste » contrastent avec le paysage ravagé que nous traversons.
En milieu de matinée, nous atteignons Barhabise. Le pont est toujours debout, les bus fonctionnent vers Katmandou.
Barhabise était le terme d’un beau projet de trek, une boucle du Khumbu au Rolwaling. Barhabise est devenu notre point de sortie, notre porte pour quitter ces montagnes sinistrées et rejoindre Katmandou.
Je ne pensais pas être heureux de retrouver la capitale népalaise, sa pollution, sa poussière, son trafic, son bruit. Finalement, la ville n’a pas trop changée. Les destructions sont plus diffuses. Je suis à Katmandou, je quitte le Népal dans 3 jours et pendant ce temps, près de la frontière tibétaine, à 2500 mètres d’altitude, 80 nonnes attendent un hypothétique secours.

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Dans l’attente des secours

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L’aide d’urgence

Depuis notre départ de Bigu Gompa, les premiers secours sont arrivés. Nous sommes parti le 29 avril au matin.

Le 1er mai, un hélicoptère avec une équipe de 10 pompiers volontaires de l’association FAUSI (France Aide Urgence Secours Intenationale) intervenait. Les images sont sur la page Facebook de l’association Fausi et des informations sur le site internet de l’association Fausi. Ils sont restés 4 jours durant lesquels ils ont prodigué des soins aux villageois et aidé à fouiller les décombres pour retrouver les effets personnels.

Intervention FAUSI à Bigu Gompa (photo FAUSI)
Intervention FAUSI à Bigu Gompa (photo FAUSI)

Le 8 mai, un hélicoptère de l’armée américaine se pose à Bigu pour apporter de l’aide d’USAID : Intervention d’USAID à Bigu.

Intervention USAID (U.S. Marine Corps photo by Lance Cpl. Mandaline Hatch/Released
Intervention USAID (U.S. Marine Corps photo by Lance Cpl. Mandaline Hatch/Released)

Le 12 mai, un nouveau tremblement de terre de magnitude 7,3 frappe le Népal. L’épicentre se situe pile sur Bigu. Heureusement, il n’y a pas de victimes au monastère.
Tremblement de terre BiguGompa3

Le 14 mai de l’aide arrive à Bigu : Intervention de Grassroot Movement in Nepal (GMIN) à Bigu

Intervention de Grassroot Movement in Nepal (GMIN) à Bigu
Intervention de Grassroot Movement in Nepal (GMIN) à Bigu (photo GMIN)

et
Intervention de Global Karuna à Bigu.

Intervention Global Karuna à Bigu Gompa (photo Global Karuna)
Intervention Global Karuna à Bigu Gompa (photo Global Karuna)

Le 19 mai, à nouveau de l’aide (tentes, nourriture) arrive et 2 nonnes âgées sont rapatriées à Katmandou : Intervention de Tashi Phuntsok et évacuation de 2 nonnes à Bigu.

Évacuation de nonnes âgées
Évacuation de nonnes âgées (photo Tashi Phuntsok)

Le 21 mai, l’association allemande Himalaya Projekt intervient à Bigu

Himalaya Projekt à Bigu (photo Himalaya Projekt)
Himalaya Projekt à Bigu (photo Himalaya Projekt)

Le 23 mai, Himalaya Projekt intervient un second jour à Bigu

Le 23 mai à Bigu (photo Himalaya Projekt)
Le 23 mai à Bigu (photo Himalaya Projekt)

Le 29 mai, évacuation d’une personne malade et livraison de riz et de couvertures au village de Bigu

We are glad that we were able to do another helicopter relief and rescue mission to Bigu Village upon the request of our good friend Acharya Karma Sangbo Sherpa for his village. Most of the houses in the Bigu village (across the river from Bigu Nunnery in the same valley) have been flattened in the earthquake and the villagers are cut off from road access due to massive landslides in the region. They have managed to secure tarps for shelter but critically needed food as they couldn’t save much from their houses and the new crops are yet to ripen. We were able to take 350 kg rice and blankets for the village and were able to med-evac a sick lady who needed immediate attention.

Posted by Venerable Metteyya Sakyaputta on vendredi 29 mai 2015

Photos de Venerable Metteyya Sakyaputta
Photos de Venerable Metteyya Sakyaputta

Le 2 juin, intervention de CWIN sur Bigu avec livraison à chacun des 729 foyers d’un sac de 25 kg de riz, 5kg de lentilles et 1 litre d’huile ainsi que des bâches.

Photo CWIN
Photo CWIN

Une partie des nonnes dont les plus jeunes et les plus âgées est maintenant à Katmandou en attendant la mousson. Lien vers page Facebook de Tashi Phuntsok

Photo Tashi Phuntsok
Photo Tashi Phuntsok

À Bigu, il y a des craintes d’éboulements de la montagne qui domine le village et le monastère. L’ensemble des nonnes est rapatriée sur Katmandou mi-juin pour la durée de la mousson. Seules, 7 nonnes restent au monastère.Page Facebook de Venerable Metteya Sakyaputta sur cette évacuation.

Photo Venerable Metteyya Sakyaputta
Photo Venerable Metteyya Sakyaputta

Point de la situation entre mi-juin et mi-juillet : 
Les nouvelles de Bigu-juillet 2015

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La reconstruction

Des contacts ont été pris via l’association Humanlaya pour la fourniture de panneaux solaires. Ces panneaux seraient fournis et installés par Électriciens sans Frontières.
Pour la reconstruction, une étude a été lancée pour voir la faisabilité de « récupérer » la structure et le toit des classes. Ces bâtiments inaugurés il y a moins d’un an, ne sont pas écroulés et pourraient être réutilisés.
Des possibilités sont à étudier (Architectes de l’Urgence par exemple) mais ne pourront avancer sérieusement qu’après la mousson.
Une première évaluation a été faite. Le monastère, les chambres, les salles de classe sont à reconstruire. Cela se chiffre à 850.000€ dont 40.000€ pour les salles de classe et la bibliothèque.

La collecte lancée via l’association EPICEA a permis de recolter 3155€ versés par 26 généreux donateurs. Cette somme a été intégralement versée au monastère de Bigu Gompa début septembre 2015.

Octobre 2016

Bigu Gompa - reconstruction en octobre 2016
Bigu Gompa – reconstruction en octobre 2016

La reconstruction de Bigu Gompa avance. Voir ci-après un post Facebook de Himalayan Guge Organization.

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