L’itinéraire, des conseils pratiques, étapes, dénivelés, traces GPS de la traversée à pied de l’Italie en commençant en Sardaigne, puis l’Apennin Central et Septentrional et pour finir la traversée des Alpes de Bolzano à Menton puis les Alpes du Sud du Mercantour jusqu’à la Sainte-Victoire.
La Traversée à pied de l’Italie en 2021
Cette traversée de l’Italie à pied vient compléter celle de 2016 de la Sicile à Menton. Elle est très orientée « montagnes ». J’ai débuté le 20 mai par une traversée nord-sud de la Sardaigne en passant par le point culminant de l’île (La Marmora 1834m). Après un transfert en bateau vers Naples, d’Isernia dans le Molise, j’ai remonté les Apennins dans leur partie la plus haute des Abruzzes puis me suis un peu éloigné des montagnes via Assise et Florence. Ensuite à nouveau dans les Apennins, j’ai marché jusqu’aux Alpes Maritimes. Fin juillet, j’ai rejoint Bolzano pour reprendre ma « Via Alpina ». En 2018, j’avais terminé ma remontée des Balkans par une première partie dans les Alpes jusqu’aux Dolomites. Cette année, j’ai marché principalement dans les Alpes italiennes avec des passages en Suisse et en France jusqu’à Menton.
En extra, j’ai terminé par les Alpes du Sud et le Verdon jusqu’à Aix-en-Provence.
Le parcours complet fait 3100 kilomètres et 180 kilomètres de dénivelés positifs à peu près dans mes standards annuels habituels pour la distance mais beaucoup plus pour le dénivelé.
Cette longue marche m’a permis de faire presque un Sentiero Italia complet (mais j’ai pris beaucoup de libertés sur ce tracé), de boucler la traversée de toutes les plus grandes îles de la Méditerranée (Sicile, Sardaigne, Crète, Corse et Chypre) et une traversée de l’Europe à pied d’Istanbul à Gibraltar via les montagnes (Bulgarie, Carpates, Alpes et Pyrénées).
Voir le détail des étapes, traces GPS, ainsi que tous les renseignements sur la logistique (approvisionnement, hébergement, eau…) dans les pages consacrées à chacune des parties de ma marche :
– Sardaigne
– Apennin Central
– Apennin Septentrional
– Via Alpina 2
– Alpes du Sud
Au jour le jour, voir le récit de la Traversée de l’Italie 2021.
Toutes les photos de ma marche 2021:
Sites internet :
Le Sentiero Italia est l’autoproclamé plus long trek du monde. Il relie Trieste à la Méditerranée par l’arc alpin puis traverse toute l’Italie en suivant en gros la ligne de crête, le long des Apennins puis la Sicile et la Sardaigne. Pour le moment certaines sections n’existent pas ou plus sur le terrain. C’est le cas pour le nord de la Sardaigne.
Va’Sentiero est un projet d’un groupe de jeunes italiens qui ont parcouru la totalité du Sentiero Italia. Leur site Va’Sentiero est très intéressant avec pour chaque étape : trace GPS, informations pratiques et culturelles. En lien également, pour saisir l’âme des montagnes italiennes, des vidéos superbes, très professionnelles, non seulement avec les paysages mais aussi la culture, les traditions, les hommes et femmes qui y vivent.
Des parcs nationaux ou régionaux ont été créés tout le long de la péninsule. Des sentiers y sont aménagés. Voir le site des parcs italiens. Selon les parcs et sur les propres sites des parcs, il est possible de trouver des informations telles que cartes de randonnée, traces GPS, hébergement…
Le site Geoportale permet de visualiser les cartes IGN italiennes. Les cartes ne sont pas terribles (je préfère celles d’Opentopomap) et le site n’est vraiment pas intuitif : il faut aller en haut à gauche dans servizi, sélectionner WMS puis comme ente wms.pcn.minambiente.it et les cartes par exemple au 25000e.
L’hébergement
Voir les pages pour chaque partie où j’ai indiqué pour chaque étape, les solutions possibles.
Outre Google Maps, les sites locaux, j’utilise les adresses trouvées sur le site bb30.it. Ce site référence des hébergements autour de 30€. La recherche via la carte de la région est pratique et on a les coordonnées de l’hébergeur pour le contacter directement.
Le site Rifugi-bivacchi permet de trouver les refuges et cabanes sur la carte. Les informations sont plus ou moins complètes et plus ou moins mises à jour.
Le bivouac en Italie
En Italie, la réglementation pour le bivouac est une compétence des régions.
Sardaigne : à priori la réglementation n’interdit le bivouac que sur la côte
Molise : le bivouac peut être autorisé par le maire
Abruzzes : le bivouac est autorisé uniquement dans les endroits définis par les communes
Lazio : le bivouac peut être autorisé par le maire
Ombrie : chaque parc définit les zones de bivouac. Ailleurs ce sont les communes qui définissent la réglementation pour le bivouac.
Toscane : pas de règle régionale pour le bivouac. A voir au niveau des communes
Ligurie : pas de règle régionale pour le bivouac. A voir au niveau des communes
Trentin Haut-Adige : interdit à proximité de structures touristiques d’accueil
Lombardie : pas de règle régionale pour le bivouac. A voir au niveau des communes
Piémont : à priori, le bivouac est autorisé
Vallée d’Aoste : bivouac autorisé au-dessus de 2500 mètres. Interdit dans le Parc National du Grand Paradis et à proximité des refuges
Le matériel
Appalachian Trail en 2017, Balkans en 2018, Europe de l’Est en 2019, Grande Traversée de la France l’année dernière, mon matériel n’évolue pas beaucoup. Je ne suis pas prêt à faire certaines concessions sur mon confort (voir quelques explications ci-dessous). Après plusieurs semaines de marche, une fois affuté, le poids est moins un problème et pour le moment, ce poids que je porte ne m’handicape pas pour réaliser mes projets. Je ne suis pas un trailer, je ne cherche pas une performance mais juste à marcher jusqu’au bout de mon chemin.
Pour une longue marche de plusieurs mois, l’équipement est pour moi différent de celui pour une marche de deux ou trois semaines dans la nature en bivouaquant la plupart du temps. J’ai des passages dans des localités où j’aime être à peu près présentable et ne pas ressembler à un « brother » sorti des Appalaches.
Je recommande pour ceux qui sont intéressés par une recherche d’un matériel véritablement ultra-léger de consulter le très bon site Randonner-leger où je puise pas mal d’idées.
Je n’ai pas eu cette année à changer des éléments lourds. J’ai un peu optimisé tout le petit matériel en faisant la chasse aux grammes. Je pars cette année avec un poids porté hors eau et hors nourriture de 7500 grammes. A force de petites optimisations, j’ai quand même gagné presque un kilo par rapport à l’Appalachian Trail il y a quatre ans.
Quelques explications sur mes choix :
– Tente. Double toit et autoportante sont des critères importants pour moi. Pour avoir fréquemment marché en fin d’après midi au milieu de taons, de nuées de mouches, moucherons ou moustiques, je ne suis pas prêt à me passer du premier toit moustiquaire. En arrivant souvent fatigué après une longue journée, j’apprécie de pouvoir m’isoler tranquille à l’arrivée au bivouac. Le double toit permet d’éviter la condensation. La tente autoportante me permet de m’installer sur des plateformes, des sols durs ou très meubles.
– Sac de couchage. J’ai un sac de couchage de bonne qualité (Mountain Hardwear Phantom Spark 28). Il est donné pour -2°C en limite confort. J’ai en complément un drap-sac en soie qui peut apporter un supplément de confort de quelques degrés. Ce drap-sac m’évite aussi de salir mon sac de couchage. Je le lave régulièrement durant mes marches et apprécie de pouvoir dormir dans un drap-sac propre. Il me permet de gérer trois situations : Nuit chaude ou en refuge (drap sac seul) – Nuit très froide (drap sac et sac de couchage) – Intermédiaire (drap sac et sac de couchage juste en couverture).
– Matelas. J’ai hésité à partir avec un matelas mousse pliant Trek 100 de Decathlon que j’avais redécoupé. Cela me faisait gagner 100 grammes et j’évitais les problèmes de crevaison, œdème (le matelas gonfle et fait une bosse à un endroit) que j’ai rencontrés. Le service après vente Nemo a été commercial et je repars avec un matelas neuf Nemo Zor 20R. Le poids de ce matelas reste très correct avec 410g (avec le kit de réparation). Il a l’avantage d’être plus confortable et plus isolant que le basique matelas mousse que j’avais envisagé.
– Chaussures. J’ai été formé à la vieille école : « En montagne, tu pars avec des bonnes chaussures« . J’ai des chevilles un peu fragiles. J’ai fréquemment eu à traverser des névés et me sens plus à l’aise avec des chaussures mi-hautes. Par ailleurs, je n’ai pas à gérer en cours de marche de changement de chaussures (ou un seul si je dois faire plus de 2500km). Jusqu’à maintenant, je n’ai pas d’ampoules (ou juste ponctuellement et brièvement) et le poids au pied ne me gêne pas. Alors, pourquoi changer pour des chaussures basses plus fragiles et moins stables sur des terrains difficiles?